La vie est faite de tellement de choses différentes. Peu se ressemblent mais toutes valent le coup. Bien sûr, si un malheur vous arrive, vous vous direz que c’est affreux, que finalement, la vie est faite de peine et de chagrin. Mais en prenant un peu de recul face à cette épreuve, vous comprendrez que cette chose terrible ne peut que vous endurcir. Que bien sur, ce sera dur. Mais la vie continue quoi qu’il arrive et cette douleur qui vous transperce est là pour rappelez que les choses s’arrangeront. Ça vaut le coup de se battre.

Le froid glaçait les doigts de la jeune fille parcourant l’allée enneigée. Presque anesthésiant ses membres un par un. Le vent n’avait jamais été aussi gelé à Poudlard, pourtant cette jeune fille que l’on nomme Cléo avançait sans se soucier qu’elle puisse tomber malade. C’est dans les moments comme tels que la Serpentard réfléchie sérieusement aux choses de la vie. Certains de ses actes qu’elle souhaiterait modifier, ou même effacer. Toutes les tristesses qu’elle a pu causer aux être masculins de Poudlard étaient elles justifiées ? Lorsque nous souffrons trop, sommes nous forcément dans le besoin de faire souffrir autrui ? Certainement. Elle avait lu quelque part que lorsque quelqu’un a trop mal, est trop blessé, il en devient fort égoïste. Probablement véridique. Beaucoup à l’école des sorciers affirmeront que Cléo est quelqu’un de bien. Oh non ! Pas parce qu’ils le pensent, mais parce qu’ils ont peur. En vérité, extrêmement peu de personnes connaissent Cléo.

C’est avec un mélange de mélancolie et de tristesse qu’elle se souvint de ce mercredi. Il avait fait particulièrement froid, les cours de vols avaient été annulés. Elle avait reçu une lettre qu’un hibou avait maladroitement fait tomber sur la table des verts et argents. L’écriture sur l’enveloppe lui était tout à fait inconnue. La jeune fille l’avait ouverte simplement, sans s’imaginer que cela allait peut être tout bousculer. Un pauvre « Cléo » en au haut de la feuille. Pas de « ma chère ». Rien. Une virgule telle un baffe et tout qui s’enchaînait. Sa sœur, Gwen, lui écrivait. Des mots très durs, lui expliquant qu’elle lui en voudrait éternellement d’avoir été envoyée à Serpentard alors que la maison prédestinée des Owen n’était autre que Gryffondor. La lettre ne finissait pas par un « je t’embrasse ». Non. Un terrible « Je ne veux jamais te revoir. »

Au souvenir de ce parchemin qu’elle avait fini par brûler, Cléo ravala ses larmes prêtes déborder. Elle avait mal. Pas mal au ventre, mal au cœur. C’était si peu fréquent que la très forte Cléo Ambroisia Owen craque. Personne ne l’avait jamais vu pleurer, elle prie pour que jamais cela arrive. Le lac était paisible. Cléo l’a toujours adoré. Même l’hiver, même lorsqu’il pleut. Il est magnifique. Une silhouette rouge était assise en tailleur sur un rocher et contemplait lascivement le plan d’eau. Pas une personne inconnue, une personne que Cléo aime éperdument. Cette jolie blondinette se nomme Evangeline Lewis. Depuis le jour où Cléo l’a arraché des griffes de stupides troisième année, elle ne peut se passer de surprotéger la petite Gryffondor. Mais aujourd’hui, Evangeline n’est pas gaie comme dans son état normal. Elle ne sourit pas à en avoir des crampes. Elle contemple simplement le lac et jette une pauvre pierre sur cette eau pourtant si paisible. « Stupide lettre, saleté de château et foutu dons magiques ». Des mots qui surprirent Cléo. Peu de fois elle vu la très fière Evangeline craquer et se montrer malheureuse. Elle s’assit simplement auprès de sa protégée. Elle resta comme cela de longues minutes avant de déclarer : « Tu veux me raconter ? » Rien que voir la Gryffondor dans un état pareil suffisait à agrandir sa peine. Si la jeune fille lui annonçait qu’un garçon lui avait fait du mal, elle se jetterais au coup du damoiseau concerné pour lui arracher la peau. Elle avait toujours proclamé que personne n’avait le droit de toucher à son Evangeline. Avec le joli possessif dans la phrase.