J'adore l'hiver, sans doutes par ce que je pouvais me couvrir de plusieurs centaines de vêtements et rester enfermée toute la journée. J'aimais surtout regarder la buée s'échapper de ma bouche et puis disparaitre en un faible écran de fumée. Je m'enfonçais dans la neige, progressant lentement vers mon cours de potion où je retrouverai la chaleur et ces ustensile que j'aimais tant. Et puis il y aurait les élèves, mais je les ignorai. Comme à mon habitude.

Une fois arrivée devant la large porte de chêne, et l'ouvris, faisant rentrer tout l'air glacé de notre parc blanc. J'étais en retard mais heureusement pour moi, le vieux Slug me tournait le dos, ne me voyant pas arriver. J'effaçais de quelques coups de mains les quelques flocons de neiges qui s'entassaient sur mes épaules puis focalisa mon attention sur la dernière place de libre au fond et à l’abri de tout les regards. Je laissais tomber mon sac mollement et fit de même avec mon corps, m'appuyant sur le mur avec nonchalance et exaspération.

Puis, la tête professeur Slughorn fit son apparition, joyeuse et pleine d'entrain. Avec autant de joie de vivre, il aurait été préférable pour nous qu'ils soient devenu clown, même si il n'aurait pas eut un grand succès. Ou collectionneur de clowns peut être ?

- Bonjouuuur les enfants ! Aujourd'hui, Travaux Pratiques et vous serez noté !

Je haussais les épaules. J'adorai faire des potions et j'étais de loin la plus mauvaise. J'attendais impatiemment les directives alors que certains élèves montrait leur désarroi laissant échapper quelques soupirs.

- Par groupe de Deux !

Je me redresse précipitamment. Par groupe de deux ? En duo ? J'étais insociable et je n'allais pas mettre mon savoir au service de quelqu'un d'autre que moi. Je boudais fermement dans mon coin, espérant de tout cœur que l'on soit en nombre impair. Mais bien vite, je ne pouvais que haïr Merlin quand une jeune fille blonde au boucle dorée était toute seule dans l'assistance. Peut être que si je me fais toute petite il la mettra dans un trio ? Les yeux de notre cher professeur parcoure la salle puis se fixe sur moi, comme si j'étais une ignoble tache sur son nouveau costume de velours violet.

- Miss Greyback et Miss Garner ! Je suis sûre que vous vous entendrez très bien. Commençons.

Non, non, non ! Ça ne vas pas du tout. On va pas s'entendre du tout. Mais alors pas du tout ! Garner s'approche de moi tandis que je pousse avec un gros soupir mes affaires pour lui faire de la place. Elle s'assit à côté de moi tandis que je sentais la tension qui s’installait à un tel point qu'elle était palpable.

- Aujourd'hui nous ferons un Potion Tue - Loup.

Mon coeur semble éclater de joie tandis que je vois plusieurs élèves hurler à l'abus de pouvoir des professeurs. Je la conaissais très bien et j’espérai juste que ma voisine soit bonne en potion.

- Garner, tu vas chercher les ingrédients, je m'occupe du matériel.

- Pas Garner. Amalia. Pas Garner.

Elle l'avait dit d'une petite voie douce et tranquille quoique adorable et ferme. Avec plus d'efforts que je ne le croyais, je répétais ma phrase.

- S'il te plait Amalia, peux-tu aller quémander à notre professeur que nous vénérons tous les ingrédients nécessaire pour la potion pendant que je vais chercher couteau, chaudron, cuillère et autres ustensiles utiles ?

Je détestais faire équipe ? Quoi, je vous l'ai déjà dit ? Eh bien préparez vous à l'entendre une autre bonne centaine de fois. Une fois arrivée à l'armoire, j'ouvris le petit placard. Plusieurs couteaux pendaient, et les ustensiles étaient soigneusement rangés par ordre de grandeur. J'attrapais se dont nous allions avoir besoin. Ensuite je me rendais à mon plan de travail où attendait ma malheureuse coéquipière qui semblait bien ne pouvoir éprouver un once de sentiments positifs envers moi. Furieuse à l'idée de devoir surveiller ses moindres faits & gestes, je balançais le matériel sur la planche de travail sous l'oeil furibond et voilé d'Amalia. Curieuse de savoir si elle me ferait un reproche, j'attaquais agressivement, tel un chien blessé :

- Un problème ?
- Nullement. Commençons, répliqua-t-elle.

Au moins, elle ne cherchait pas les ennuis. Un point pour toi boucle d'or, tu remontes un peu l'estime que j'ai pour toi. Peut être qu'un jour tu obtiendras le niveau 1 ? J'étalais le matériel et m’emparai des feuilles de saules pleureur, les hachant avec rage. Je détestais autant que j'adorai cette potion. Je l'aimais car c'était une habitude et que ces ingrédients étaient exquis. Je la détestais car elle me rappelait mon frère, son arrogance et ses massacres. Je sentais le regard de Barbie sur moi et relevais la tête. Elle c'était remise à couper son napel. Devant ses gestes imprécis et timides, je sentais monter en moi un once de remords à me montrer si dure. Mais comme à chaque fois que je voulais me montrer bienveillante, la prison que formait mes lèvres m'en empêchaient, et je lâchais un commentaire froid et hostile :

- C'est pas bon, donne.

Je tendis un main ferme et courroucée. Elle me remit les petites fleurs violettes et devant ses grands yeux bleus humides, je soupirai. Je fermais les yeux quelques secondes puis repris.

- Il faut juste garder les pétales et ensuite les hacher en très petit morceaux. Et essayer de récupérer le plus de jus possible. Ok ?