Le travail, c'est bien, la pause, c'est mieux. Ce dicton pourrait convenir à la majeur partie des élèves de serpentards, car chez les couleuvres, les cours ne sont pas une passion, loin de là, tout le monde ne peut pas être un bon petit moineau, tout sage qui écoute et travaille tous les soirs. Pitié, quelle horreur.
Mais il faut toujours une exception pour confirmer la règle, enfin il parait, et le préfet en chef de Poudlard en était une justement, ce bosseur aux résultats excellents devaient sa tranquillité à de nombreuses heures passées à la bibliothèque du château. S'il n'avait pas gâché des heures durant ses sept années, aujourd'hui, il ne jouirait pas des avantages des préfets, comme la salle de bain. La salle de bain, lieu qu'il affectionnait tout particulièrement, car il était rare d'y croiser du monde, et donc, lorsqu'il voulait être tranquille avec une de ces dames, c'était parfait. D'ailleurs, en ce lundi matin, il aurait dût s'y trouver en charmante compagnie, c'était une habitude chez lui, puisque la plupart des septièmes années avaient la chance de ne pas commencer avant onze heures le lundi matin et ce, une semaine sur deux. Mais cette fois c'était différent, les choses avaient changés pour le beau brun, pour le grand dragueur du château qui ne ferait plus d'ombre aux autres, il s'était rangé pour les beaux yeux d'une jeune sorcière. Elle faisait des envieuses, et c'étaient attirés les foudres de bons nombres de damoiselles de l'école en quelques jours à peine, car, depuis la fameuse nuit où l'ancien couple c'était retrouvé, le beau Luke refusait toutes les avances, et surtout, il ne séduisait plus ses camarades. Gente féminine frustrée, masculine certainement vexée également du fait que la jolie Cléo n'était plus disponible, quoi que pour certain, franchement arrangé, un sérieux concurrent n'était plus dans la course. En somme, tout le monde n'était pas ravi, mais ça, Lucky s'en moquait, lui, il était bien, et il pensait que sa belle était heureuse également, c'était ça, le plus important.

Donc, ce matin là, l'ancien coureur de jupon était en pleine révision dans sa salle commune, quelques damoiselles lui tournaient au tour, sans succès. « Laisse tomber Ely, je t'ai déjà dis que c'était terminé. » Une jolie sorcière aux cheveux blonds et aux yeux verts faisait face au damoiseau, ses attributs d'Eve mise en avant par sa chemise blanche volontairement déboutonnée sur le haut, elle dévoilait sa dentition parfaite, passa une main dans ses cheveux d'or que le sorcier avait tant de fois caresser, agripper.. « Han mon Lucky, tu n'es pas sérieux, cette fille n'est pas importante.. » Tout en parlant, elle s'était rapprochée de lui, mais sans l'espoir de le toucher puisqu'il se releva d'un bond en rangeant ses affaires rapidement. « Casse toi Ely. » Ton plus dure, froid, et regard glacial. Après tout, le charmant Luke était un sang pur et avait eut l'éducation qui allait avec, il savait donc se montrer particulièrement désagréable et revêtir un masque peu engageant. Il était d'ailleurs très doué. Et, une fois ces mots lancés, il tourna les talons pour rejoindre son dortoir où il déposa ses cours pour redescendre quelques instants après, la sang mêlée était toujours dans la salle, les yeux rougies et les sourcils froncés, mais cela n'attrista pas le vert et argent qui ne lui offrit même pas un regard en traversant la salle commune, il avait plus important, et intéressant, à faire.

Un parchemin et une plume en main, le jeune homme alla trouver un coin tranquille, donc très loin des cachots, pour écrire une lettre à son père, ce dernier lui parlait sans cesse de mariage et qu'il devait trouver la bonne vite, sinon il le ferait pour lui, encore un mariage arrangé. Mais là, le sang pur avait une arme imparable, il était amoureux, fou amoureux, et en plus, elle était de sang pure, de la maison de serpentard, bref, tout pour plaire au paternel qui n'aurait plus rien à dire. Et sa mère elle s'en fichait, enfin il n'avait pas intérêt à ramener une née moldue ou une gryffondor bien sur, mais hormis ces quelques restrictions, il pouvait bien épouser n'importe qui. Le voila donc assit au milieu du parc, en train de raconter à son père qu'il à tout d'abord réussit son permis de transplaner, du premier coup encore une fois, non pas qu'il soit en train de frimer, juste qu'avec ce père là, l'erreur n'était pas permise. Puis, il en vint au sujet récurrent, à son avenir en tant qu'homme, qu'époux, que mangemort. Ce dernier détail est encore compliqué à aborder car Junior n'a pas très envie de ressembler en tout point à son géniteur, mais bon, les choses changeraient peut être d'ici là, l'avenir lui dirait. En tout cas, parler de Cléo fût en revanche un réel plaisir. Cinq minutes après, la lettre était écrite, il la plia, fit disparaître sa plume et partit rejoindre la volière afin de trouver le grand duc de la famille pour lui confier la missive, espérant accessoirement une réponse rapide et positive, Luke gravit les marches de la tour le regard dans le vague, des rêves plein la tête. Monsieur romantique arriva en haut et entendit du bruit, il entra dans la grande pièce, marcha sur la paille et observa la silhouette qui lui présentait son dos, ses cheveux blonds, il les aurait reconnut entre milles et un large sourire vint naître sur ses lèvres, mais celui-ci disparut, assez vite, car trop curieux, le sorcier s'était avancé et penché et avait eut le temps de lire que la petite Emma était amoureuse et qu'elle avait passé du temps avec lui la veille. Les sourcils un peu froncés, le damoiseau marcha sur un bout de bois qui émit un craquement, dévoilant donc sa présence à son amie aux joues rouges et aux paroles hésitantes. « Salut Luke ! Qu’est-ce que tu fais là ? » Le beau brun se radoucit et désigna le parchemin qu'il tenait dans la main droite. « Salut Emma. La même chose que toi. » On sentait un agacement dans sa voix, le serpentard quelque peu possessif tenait à être au courant si celle qu'il avait adopté comme petite soeur avait un petit ami, et surtout, il voulait savoir de qui il s'agissait.

Il se rapprocha d'elle et s'agenouilla à sa hauteur, la fixant d'un regard presque accusateur. « C'est qui ? » Pas besoin de tourner autour du pot, le damoiseau n'était pas d'une grande patience de toute façon.